Le projet Biquette

Jour 1

Le projet Biquette est un projet sur lequel je rumine depuis quelques semaines.

A force de procrastination, il fallait bien se lancer. J’entendais une petite voix “ mais tu n’as pas cette compétence“, „cela ne va jamais marcher“, „et puis où vas-tu trouver ceci et cela?“, „la cave est trop chaude“, „tu vas avoir froid en hiver sur les marchés“, „et puis ta cuisine n’est pas conforme aux normes sanitaires“, „si jamais il y a un contrôle…“, „et tu vas faire ça quand ?“, etc.

Alors il faut bien commencer à un moment donné ou bien continuer de rêver. On peut aussi commencer ET continuer de rêver. C’est l’option que j’ai prise.

J’ai débuté aujourd’hui-même. Le projet Biquette est mon projet perso de fromage de chèvre. Je pose les jalons tout de suite : je vis dans une ville de taille moyenne, en appartement, en Allemagne, près du Rhin. Je n’ai pas de chèvre. Mon expérience de fabrication de fromage de chèvre est assez simple à décrire : elle est inexistante.

Pourquoi alors vouloir fabriquer du fromage de chèvre ? Tout d’abord à cause de son goût. Parce que j’adore le déguster. Parce que j’en suis un peu raide-dingue, quand même. Parce qu’en Allemagne (que je nomme affectueusement Outre-Ailleurs, ceci pour la compréhension du texte ), on n’en trouve pratiquement pas, voir plus bas. Parce que depuis quelques semaines, je confectionne moi-même mon yaourt au lait de chèvre (UHT…) et que franchement, c’est délicieux, nourrissant, sain, simple et très motivant. Et je me suis dit : si je fait des yaourts, pourquoi pas des fromages ?

Le fromage de chèvre comme je le conçois n’existe en Allemagne qu’à prix d’or, et encore en un choix vraiment très limité. La bûche blanche façon plâtre, le mini Chabichou à 4,95 EUR les 100 g, etc. Que nenni, Mothais sur feuille, que nenni, Cabécou du Périgord, Rocamadour, Mâconnais, Chevrotin, Pouligny-Saint-Pierre, Savignol, Valençay, Bouchon de chèvre, et j’en passe, évidemment. Sur ce site, toutes les informations possibles concernant LE Fromage de Chèvre en lettres capitales.

Revenons donc à nos moutons, ou plutôt aux petites biquettes. Aujourd’hui, donc, j’ai inspiré un grand coup, j’ai branché mon ordinateur et en avant. J’ai commencé par glaner des renseignements au sujet de la fabrication en soi. J’ai tout d’abord recherché sur les sites allemands et me suis rapidement rendu compte de la pénurie d’informations. J’ai bifurqué sur les sites français, et j’ai trouvé une foule de conseils, de modes d’emplois, de personnalités, passionnées par leur travail (je parle des pros du fromage de chèvre, ceux qui ont un cheptel, du terrain, qui traient leurs biquettes et qui transforment le lait en délicieuse nourriture terrestre), des photos, des petits films, des endroits où effectuer une mini-formation (brièvement, histoire d’avoir vu „pour de vrai“ les professionnels de la profession et leur savoir-faire). Bref, je suis ressorti de mon périple internettien (c’est un mot venant d’être créé à cette minute) encore plus motivée qu’avant. Je me suis constitué un petit dossier de favoris que je vais éplucher plus en profondeur au cours des jours prochains.

A ce propos, que va-t-il se produire dans les prochains jours ? Outre le petit voyage vers notre lieu de villégiature berlinois, je vais poursuivre mes recherches. En effet, si j’ai pu acquérir une idée plus ou moins précise de la fabrication de mes futurs fromages, il me faut absolument du lait cru. Le lait UHT ou pasteurisé ne semble pas convenir à l’élaboration du fromage. Et cela pourrait devenir fort intéressant, car je n’ai pas la moindre idée de l’endroit où en trouver. La biquette n’est pas pratique courante en Outre-Ailleurs. Je vais peut-être quand-même tester le lait UHT.

Outre le lait, je vais tester la méthode pour faire prendre le fromage : présure (donc à base de lait de vache) ? Citron seul ? Citron et vinaigre blanc ? Vinaigre blanc seul ? Plein de questions, peu de réponses, mes soirées sont sauvées 🙂